Skar le « loup sanguinaire » est un mercenaire de la compagnie de Morte-Lune, connue dans tout le centre de Tanaephis pour leurs faits d’armes presque légendaires et la témérité de ses guerriers. Bien des batailles ont été renversées par l’audace de leurs tactiques, même si cela coûta la vie a beaucoup des leurs. Mais tant que la paie est bonne, ils sont prêts à payer le prix du sang.
Skar est un Alweg, un bâtard né d’une mère Piorad et d’un Père Sagrime. La jeune femme du chef de tribu Piorad nommée Beyla tomba désespérément amoureuse d’un mercenaire Sagrime nommé Dario, qui faisait partie de la Compagnie de Morte-lune.
Celui-ci ne pouvait rester et la quitta sans plus de remords. Mais lorsqu’Hagen, le mari de Beyla, découvrit sa traîtrise, il la répudia et la fit exiler. Seule, enceinte, désespérée, Beyla se mit en quête de la seule personne qu’elle pensait pouvoir l’aider : Dario, le mercenaire Sagrime.
Elle finit par les trouver au beau milieu d’une clairière, et Dario, malgré son égoïsme forcené, finit par la faire accepter dans la compagnie. Elle s’occuperait de la cuisine, servirait les dîners, et finalement trouva sa place dans cette troupe de guerriers plutôt frustes, il fallait bien le dire.
Le malheur frappa de nouveau Beyla pendant son accouchement, mettant fin à ses souffrances lorsque l’esprit de la mort l’emporta alors qu’elle donnait naissance à celui que son père Dario appela « Skar ». En effet l’enfant avait une marque sur le côté gauche rappelant vaguement une cicatrice.
Skar fut alors confié aux femmes que les mercenaires attiraient de ville en ville, jusqu’à ce qu’il tienne debout et soit considéré comme un jeune adulte qui « pouvait se débrouiller ». Il apprit la vie sur la route et fut élevé « à la dure ». Il tenait une arme alors même qu’il peinait encore à parler, et assista à nombre d’escarmouches auxquelles il n’avait pu échapper aux quatre coins du centre.
Alors que Skar grandissait, une forme de rage prenait racine en lui. Bien plus forte que la colère guerrière. Bien plus forte que la fureur du combat. Une fureur de sang qui ne connaissait de repos que lorsque tous ces ennemis étaient morts. Il apprit plus tard que cette malédiction lui venait de son ascendance Piorad où certains guerriers étaient possédés par l’esprit du Loup, selon eux.
Paradoxalement, Skar était de nature curieuse. Même s’il restait aussi terre à terre et violent (voire plus) que ces compagnons d’armes, le jeune mercenaire était avide de connaissance, mais il ne l’exprimait que peu, préférant en rester à ses introspections que de laisser le reste de la Compagnie penser qu’il devenait « faible et trop instruit ». Il laissa tout de même son esprit dériver vers des questions métaphysiques comme l’existence des Dieux qui seraient des armes, et les conséquences de leurs actions sur leur monde. Mais bien que ce genre de réflexions lui parviennent en écho de cette curiosité insatiable et toute Sagrime, il demeurait avant tout un Mercenaire de la meute, un tueur insatiable dont le caractère indomptable et la ruse faisait de lui une arme en soi.
Ce fut la seule vie que le Mercenaire connut. Son père Dario pris la tête des Morne-Lune pendant un temps, mais mourut lors d’un combat contre une troupe de mercenaire engagée par Vorizion.
Il ne souhaita jamais se mettre en avant pour devenir le chef, tout simplement parce que le pouvoir et la richesse n’étaient pas pour lui le motif principal de sa place dans la Compagnie. Cette vie lui permettait juste d’assouvir cette soif de violence qu’il portait à la fois comme une flamme dévorante et comme un fardeau qu’il ne comprenait pas.
C’est lors d’un massacre particulièrement horrible où le Loup prit totalement le contrôle de son être que son surnom de Loup Sanguinaire fit son apparition. On le craignait maintenant autant qu’on le respectait, et Skar devint de plus en plus solitaire. Il était là pour ses camarades, ils savaient pouvoir compter sur son espadon énorme et sa hache dans la fureur de la bataille, mais il était de plus en plus imprévisible et sa fureur au combat pouvait effrayer même les plus aguerris, dont leur chef Azim, un Batranoban charismatique et « sage », du moins pour un mercenaire. Celui-ci voyait en Skar à la fois un allié précieux et un danger potentiel. Mais par amitié pour Dario, son ancien compagnon de fortune, il ne décida jamais de le renvoyer.
Alors que cette aventure commence, Skar est en proie à des questionnements de vétérans sur la mystique de la guerre, de la mort, de la liberté et de sa place en ce monde. Sa malédiction du Loup l’enchaîne à être un porteur de mort, et même s’il n’a jamais fréquenté ni été approché par une Arme-Dieu, il se demande ce qu’il pourrait accomplir pour sa meute avec une telle puissance. Mais il sait, intuitivement, que cette puissance aurait un prix, et son instinct de mercenaire indomptable lui soufflait que ce prix serait sûrement sa liberté. Mais si…Si il pouvait la dompter lui ?
Faisant fi de ces réflexions existentielles, il rejoignit ses compagnons pour engager le combat. Combat qui allait marquer la fin de sa meute, et de ses certitudes, changeant son existence, pour le meilleur ou pour le pire...
Assez bourru et taciturne d'apparence, Skar donne l'impression parfaite du Mercenaire avec qui on ne plaisante pas. Et pourtant paradoxalement c'est un homme qui entretien un grand humour noir et parfois caustique. Il profite de cette image de "Barbare sanguinaire" (réputation qu'il ne renie pas et entretien, par ailleurs) pour laisser ses adversaires penser qu'il est stupide.
En fait outre ses envies sanguinaires incontrôlables, Skar est un mercenaire fin et rusé, qui est aussi capable qu'Azim (leur chef actuel) de mettre au point des plans retors, et surtout d'utiliser sa ruse pour déstabiliser ses ennemis.
De nature plutôt pragmatique, la "Magie" est quelque chose qu'il respecte et qu'il craint, mais qui ne guidera pas ses choix, que ce soit par la peur ou par l'envie. Même s'il sait d'expérience que la liberté à un prix, il est prêt à le payer dix fois pour l'acquérir, et utilise toutes ces ressources pour y parvenir, quitte à écraser quelques crânes ou à se mettre à dos des ennemis puissants. Il n'est le jouet de personne.
Ses désirs principaux tournent bien sûr autour de sa soif de violence inextinguible, et assez étrangement autour de son attrait pour la Connaissance.
La richesse n'est pour lui qu'un moyen, et le plaisir qu'une passade nécessaire mais futile entre deux batailles. Le pouvoir, quant à lui, est un moyen dangereux de tenter de se "libérer" et de "dominer". Mais il a trop vu d'hommes de pouvoir succomber à son attrait et chuter pour le penser autrement qu'une arme qui peut se retourner contre celui qui l'exerce.
Il se contente donc de l'amour des armes et de la guerre, et apprend tout ce qu'il peut dès qu'il en a l'occasion, car il est arrivé à la conclusion que la connaissance constitue le véritable pouvoir, lui faisant regretter de ne pas avoir plus étudier dans sa jeunesse (et de ne plus avoir de points à mettre en Érudit).
