Midnight Online
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 L'héritage de la table

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Masika
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Masika


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MessageSujet: L'héritage de la table   L'héritage de la table EmptyMer 3 Aoû - 18:48

- Les Cavs n’ont jamais été à la solde d’un quelconque gouvernement, planétaire ou galactique, tonna Ewa’nao, ses yeux reptiliens de Jaali brillants de colère.
 
- Le premier ordre n’est pas un gouvernement, mais une organisation comme une autre, avec laquelle nous pouvons faire du business, répondit Lepard avec un calme qui contrastait avec son adversaire. Ce n’est un secret pour personne autour de cette table que la Nouvelle République cadenasse les marchés parallèles de vente d’armes. Ce qui a enrichi les Cavaliers Chaos à la sortie de la bataille d’Endor n’est plus valable aujourd’hui, 25 ans se sont écoulés depuis. Si nous ne faisons rien, nous allons tout simplement disparaître.
 
Lepard, le Président du Chapitre de Coruscant marquait un point. Même s’il continuait à fulminer, Ewa’nao s’était rassis. Ton fidèle ami, l’un de ceux qui s’était rallié à toi quand ton père avait disparu en te léguant les Cavaliers Chaos et le Chapitre historique de Taris, n’avait tout simplement pas d’argument pour contrer la dernière assertion de Lepard. Tout ceux autour de la table connaissaient les ambitions de l’humain cinquantenaire : ton trône. Enfin celui laissé vacant par ton père.

7 mois qu’il avait disparu. La mort de ta mère trois ans plus tôt, partie trop vite des suites d’une maladie mortelle, l’avait changé. Même si le blanc s’était peu à peu glissé dans sa chevelure flamboyante, que les rides avaient colonisé son visage espiègle, il était resté cet homme fantasque, à l’esprit brillant et au génie indéniable. Ton héros, même si ça fait un peu cliché de parler comme ça de son père. Mais à la mort de Maman, il semblait avoir perdu son mojo. Les Cavaliers Chaos, cette organisation de swoopers devenue un réseau de contrebande d’armes lucratif, ne l’intéressait plus. Les seuls moments où tu le retrouvais vraiment, c’était ceux que vous partagiez ensemble, où vous parliez de tout et de rien. Avec le recul, tu te rends compte qu’il te donnait en réalité toutes les clefs pour la suite.
 
Un soir, tu avais trouvé son patch de président sur le bureau dans ta chambre. Tu t’en souviens très bien, c’était le jour de tes 21 ans. Son vaisseau n’était plus sur l’aire d’atterrissage. Le vieux loup était parti pour son dernier ride, quelque part dans la galaxie. Tu lui en avais d’abord voulu. Et puis tu avais fini par comprendre. La suite avait été compliquée, ton autorité difficile à établir malgré le patch. Les présidents parlaient de ta jeunesse, de népotisme, de ton manque de vision stratégique. Dans ton dos bien sûr, mais tu avais aussi tes amis dans les CC.
 
- Nova, quelle est ta position? Imbet, président du Chapitre de Dac, caressait nerveusement ses barbillons en te regardant.
 
Le moment était venu d’arbitrer et de siffler la fin de la récréation. Lepard avait des contacts dans le Premier Ordre, comme se faisait appeler maintenant les restes de l’Empire galactique. Il proposait de signer un partenariat avec ton organisation pour le transport d’armes illégales jusqu’aux systèmes sous leur contrôle. Deux choses te faisaient tiquer : l’exclusivité des services des Cavaliers Chaos au Premier Ordre, et les intentions souverainistes de cette organisation. Ton père n’avait jamais trop aimé l’Empire et avait même collaboré avec les Rebelles à un moment, mais il avait pris soin de garder les Cavaliers Chaos loin de la Nouvelle République. Le problème, c’est que le Premier Ordre offrait un pont d’or, et que cela aiguisait les appétits des présidents des principaux chapitres : Dac, Coruscant, Ord Mantell. Et les chapitres satellites de ces derniers se rallieraient nécessairement à ces derniers. Seul le Chapitre de Jaal s’opposait farouchement à ce projet. Il te restait à déterminer la position de ton Chapitre.
 
- Imbet a raison, Nova. C’est une décision capitale pour les Cavs, qui devra être soumis au vote, mais avant celui-ci, en tant que Présidente du Chapitre fondateur de Taris, tu dois te prononcer. Trekko, un colosse Barabel à la tête du Chapitre d’Ord Mantell s’était à son tour tourné vers toi, dans l’attente. De mon point de vue, si nous ne signons pas cet accord, d’autres le feront et nous serons perdants. L’un des cartels Hutt se jettera sur une opportunité comme celle-ci, j’en suis sûr. Mais je te suivrai, ne serait-ce que pour respecter ce que ton père a fait pour nous.
 
Ton regard se pose sur la table en bois précieux de Jaal, sur la tête de clown avec un cigare qui y avait été gravée, et sur le marteau du même bois posé juste à côté de ta main droite. Qu’aurait fait ton père dans cette situation ? Difficile à dire. De toute façon, là n’est pas la question. Qu’est-ce que tu vas faire toi, Nova Ozzel ? Voilà ce que tu dois trancher dans les secondes qui viennent.
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Faust
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MessageSujet: Re: L'héritage de la table   L'héritage de la table EmptyMer 10 Aoû - 1:46

Assise nonchalamment sur le "Trône" de Président des CC, j'écoute distraitement le dénouement prévisible d'une conversation qui ne l'est pas moins et se prépare depuis des rotations.

Suite à l'argumentaire "imparable" (selon lui) de Lepard, je jette un œil bleu de biche sur Ewa'nao, lui faisant discrètement comprendre qu'il lâche l'affaire pour le moment. Un conflit ouvert ne donnerait rien pour le moment face au cynisme et au fatalisme ambiant.

Je souffle mentalement. Tu parles d'un leg, me dis-je avec moi-même une pointe de cynisme. J'avais toujours eu un rapport assez conflictuel avec mon Père. Je l'aimais plus que tout dans cette Galaxie, mais je me prenais de temps en temps à le détester. En toute objectivité il était loin d'avoir été le pire Père que l'on puisse avoir, au contraire. Mais il ne méritait pas non plus selon moi la palme du Père de la double-décennie. Il avait été comme un fantôme une bonne partie de ma vie, se manifestant par moments, disparaissant longtemps à d'autres. Ses responsabilités dans les CC l'avaient souvent tenu loin de ma mère et moi. Mais au final, il avait toujours été là quand il le fallait, et plus important encore il m'avait toujours comprise, et au fond, moi aussi. Ce que même ma mère n'avait jamais totalement réussi à faire, malgré cet amour infini et éternel digne d'un véritable Holo romantique qui les unissait et qui me faisait presque regretter par moment de ne pas avoir connu cet amour total et absolu qu'ils avaient partagé. Et pourtant il y avait une facette plus complexe et torturée de Seth Ozzel que j'étais la seule à avoir jamais réellement comprise. Et c'est peut-être à cause de cette ressemblance entre nous que j'arrivais à l'aimer et à le détester avec la même intensité, autant que je m'aimais et me haïssais.

Les souvenirs de tout ce qui m'avait amenée jusque là me reviennent. La mort de maman. Le désespoir dans les yeux de celui que je considérais comme mon Héros. Ma propre chute dans la drogue et la fange, dont il m'avait sorti à la force de ses bras qui m'avaient giflés puis serrés. Et son départ, tout aussi mystérieux que le personnage qui avait forgé sa Légende.

Et malgré tout cela, j'étais pourtant sa digne fille, et je ne reniais pas mon Héritage, même si la situation me le faisait un peu regretter. Je n'avais pas voulu de ça, et j'étais maintenant au pied du mur avec une bande de prédateurs affamés qui réclamaient leur pitance en sentant le goût des creds.

La voix de Trekko me tire de mes pensées, concluant ce qui était finalement le dilemme depuis que j'avais été désignée par mon Père à ce poste de Présidente : ils traitaient au nom de mon père. Mais il ne me respectaient pas en tant que Prez'. Et si j'avais accepté cette charge, ce n'était sûrement pas pour me faire traiter comme la "Fille de". Autant me tirer un blast en pleine tête.

J'observe lentement l'assistance de ce regard bleu intense hérité de mon paternel tout en m'allumant une cigarette avec mon briquet laser doré assorti à mes starverses. Je laisse planer un léger silence en réfléchissant, puis crache une fumée bleuté dans le bureau en tapotant la cigarette sur le cendrier d'une main baguée aux ongles noirs :
-Vous voulez mon avis ?...Eniki, je vais vous l'donner...Je scrute les Présidents des Chapitres un par un intensément avant de m'arrêter sur Lepard : En l'état, ce deal signe peut-être une reprise des finances des CC...Mais aussi sa mort tout court., finis-je sur un ton sentencieux, avant de continuer en observant tour à tour les Présidents des Chapitres présents :
- Je ne suis peut-être pas celle que vous attendiez. Ni celle dont vous rêviez. Et surtout, je ne suis pas mon Père. Mais je peux vous dire ce que mon Père avait dans la tête lorsqu'il a créé les Cavaliers. Et vous le savez autant que moi. Une fraternité de riders, libres comme le vent dans leur visage. Une fraternité d'êtres assez courageux, rusés et barges pour faire ce qu'il fallait pour surfer sur le Chaos...Continué-je tout en tirant une autre taf de la main où la chevalière que m'avait offert Seth apparaît dans un reflet noir brillant : Si mon Père avait voulu monter un simple business à la solde de l'Empire, il aurait pu le faire il y a bien longtemps, dis-je comme une pique à mon propre nom de famille et la corporation qu'il représentait : Non. Mon Père voulait un groupe de frères. Une famille. Et vous êtes devenus la nôtre, comme on est devenu la votre. Mais il ne l'a pas fait en vous dirigeant comme un Moff ou l'Empereur. Non. Il a toujours voulu que tout le monde soit libre. Et ce deal exclusif, c'est la mort de tout ce qu'il a toujours voulu pour nous tous. C'est la mort de cette liberté. C'est la mort des Cavaliers. Au nom de quoi ? Du confort ? De l'appât d'un fric beaucoup trop facile pour pas cacher un truc ?

Je me lève, la clope se consumant lentement dans le cendrier :
- Mais moi je sais qui vous êtes. Oui, chacun d'entre vous. Vous m'avez élevé pour certains, et on s'connait bien. Il y a sûrement beaucoup d'adjectifs dont on pourrait nous affubler dans ce Crew. Mais les Cavaliers ne sont pas des Fonctionnaires, et on ne lèche les culs d'aucun de nos clients, quelles que soient leur orientation ou la taille de leur compte en banque..., finis-je en marquant une pause et en les observant, presque en colère, avant de me rassoir :
- Non. On est une fraternité des plus gros enfoirés de cette galaxie. Aussi fidèles qu'une meute de Gundark. Et aussi libres de nos choix. Sinon autant aller directement postuler à la Nouvelle République. Il paraît qu'ils paient bien...Ça en tentent certains ? Dis-je avec un sourire tout en reprenant ma cigarette. Je tourne alors la tête vers Lepard et lui affiche un air amène :
- Mais comme je l'ai dit, je ne suis pas mon Père. Le Business est le business, et comme tu l'as dis Lepard, les temps sont durs. Les Imps veulent des armes ? Ils auront des armes. Mais pas à n'importe quel prix, ni n'importe quelles conditions.
J'inspire lentement la fumée et la recrache dans un long filet bleuté, puis reprends sur le ton de la négociation :
- Alors voilà ce que je propose : Lepard, arranges moi une entrevue avec ton contact, et je tente de négocier un autre accord. Malgré ce qu'ils essaient de nous faire croire, ils ont besoin de nous plus que nous d'eux. Et les Hutts auraient sûrement répondu la même chose si on leur proposait un deal totalement exclusif, même pour toute la fortune de Vargas. J'y vais, je prends la température, je négocie au mieux, mais sans qu'on devienne les larbins du Premier Ordre. Et si vraiment j'arrive pas à les faire changer d'avis, on avisera. mais sincèrement j'en doute. Ils n'ont aucun intérêt à passer par un autre fournisseur. On est discrets, pros et liés à aucuns cartels ou organisations mafieuses qui pourraient les balancer sans trop de casse. Donc finalement notre indépendance c'est tout bénef, pour eux comme pour nous. Qu'est-ce que vous en dites ?

J'observe la réaction de l'intéressé, puis de tous les autres, attendant la vague qui m'emportera peut-être avec eux, ou me noiera, seule. Et même si rien dans ma Sabbac face ne trahit mon inquiétude, je n'en mène en fait pas vraiment large avec toutes ces Légendes de mon enfance en face de moi.

Tu parles d'un Leg...
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Masika
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MessageSujet: Re: L'héritage de la table   L'héritage de la table EmptyMar 22 Nov - 1:01

Le temps se suspend, tandis que Lepard te fixe tel un serpent. Nul doute que ta pique sur les valeurs historiques des CC ne lui a pas plu. Heureusement, les quelques secondes qu’il prend pour rétorquer à ton discours sont interrompues par le hochement de tête suivi d’un grondement d’approbation de Trekko.

- Je suis pour passer ce deal, je l’ai dit, mais rien ne nous empêche de le renégocier à notre avantage.

Imbet, l’ambivalent Mon Calamari réagit à son tour :

- Si notre Présidente affirme être en mesure de tordre le bras au Premier Ordre, je suppose qu’il faut lui faire confiance, en effet.

Tu le connais assez bien pour savoir que sa déclaration est tout autant un acte de soutien qu’une menace déguisée en cas d’échec. Le Président du Chapitre de Dac est réputé pour respecter les forts et écraser les faibles. Une nouvelle fois tu t’interroges comment la fougue et les aspirations libertaires des hommes de ton père que tu admirais avaient peu à peu cédé la place à une assemblée de politicard. Peut-être avais-tu tout simplement grandi. Lepard s’exprime enfin, d’une voix qui n’exprime aucunement la rancune ou la colère qu’il pourrait ressentir, même si son air goguenard trahit un brin de condescendance quand il s’adresse à l’assemblée:

- Il se trouve que cette clause d’exclusivité est l’un des points d’intransigeance de mon contact du Premier Ordre. Malgré ce que laisse croire la propagande de la Nouvelle République, le Premier Ordre reprend peu à peu des systèmes qui étaient sous le joug de l’Empire auparavant. Son influence est grandissante. Ce que je veux dire par là, c’est qu’on ne négocie pas avec ce genre d’organisation comme avec les gangs de swoopers à la petite semaine. Il marque une pause, et un sourire charmeur vient jouer sur ses lèvres tandis qu’il tourne son regard plus spécifiquement vers toi. Mais tu as raison, Nova, rien ne nous empêche d’essayer. Si c’est la volonté de la table, tu peux compter sur moi pour te présenter à mon contact.

Vos regards s’affrontent quelques instants, avant que tu ne finisses par dire :

- Très bien, qui est pour ouvrir la négociation avec le Premier Ordre ?

Une fois que chacun s’est prononcé pour ta solution, tu abats le marteau sur la table pour entériner la décision. En espérant que ce soit la bonne.




Le trajet avait été long, pour se poser sur le plus gros caillou de ce champs d’astéroïdes dans les régions inconnues. Les Ruines. L’endroit porte bien son nom. Autrefois un gisement minier exploité dans des temps lointains puis oublié de tous, c’était à présent un repaire à racailles en tout genre qui pouvait faire concurrence à Nar Shadaa, si ce n’est en terme de taille, au moins par son côté sans foi ni loi.

L'héritage de la table Astzor11

Un astucieux système de téléphérique antique permet de se déplacer d’un endroit à l’autre de la cité souterraine. D’un lieu de perdition à un autre pour être plus précis. Sous la coupe d’un ancien Mercenaire à la retraite, Rayfe Bonga, la seule règle en vigueur est ne pas endommager les installations, sous peine de voir débarquer les forces du propriétaire des lieux, qui se chargent alors de faire respecter la règle de façon plus définitive. Cela a le don de garantir une forme de retenue sur la gâchette qui facilite le business.

Mutique jusque-là, Lepard te conduit devant une enseigne à néon aguicheuse puis entre dans une cantina qui ressemble à toutes les autres. Un jeune twi’lek vous conduit alors dans une arrière-salle miteuse où vous attend un homme noir en uniforme.

L'héritage de la table Franti10

Debout, les gants à la main, il semble irrité d’être ici. Lepard t’en avait au préalable dressé un tableau inquiétant. Le genre à sourire quand il se brûle. Le regard de l’Officier se pose brièvement sur toi avant de se retourner vers Lepard.

- Je crois me souvenir qu’à l’issue de notre dernière rencontre, vous deviez nous apporter une réponse sur notre proposition, dit l’Officier sans ambages. Quelle est-elle ?

On a déjà vu ouverture de négociation plus sympathique, te dis-tu en aparté. Ou alors votre interlocuteur n'est pas au courant qu'il s'agit d'une renégociation...
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Faust
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MessageSujet: Re: L'héritage de la table   L'héritage de la table EmptyMer 10 Mai - 23:21

Tandis que nous sommes balotés dans un téléphérique qui semble tenir au sens propre à un fil, je me fais la réflexion que mon nouveau poste (et ma vie) est un peu à son image. Malgré toute ma rancoeur vis à vis de mon père, je devais reconnaître qu'il n'avait pas dû avoir la vie facile, surtout si ce groupe de lascars avait toujours été aussi ambitieux et tordu. Leur réaction était attendue, mais je ne la voyais pas aussi riche en sous-entendus et menaces voilées. Est-ce que c'était à cause de moi ou est-ce que ce groupe avait toujours été aussi fourbe que des politiciens Coruscanti ?

Je laissais là mes réflexions alors que Lepard nous emmène dans les ruelles malfamées de cet endroit de perdition. Je me demande une seconde en quoi il n'aurait pas intérêt à m'amener tout droit dans un piège pour me faire tuer par son "contact" ou par des sbires de Bonga. Après tout, c'était tout bénef pour lui, et personne n'en saurait jamais rien. Je soupire mentalement, tentant d'écarter mes crises de paranoia. Mais bon, ce n'est pas parce qu'on est parano que personne ne nous en veux. Et cet adage semblait se vérifier de plus en plus avec la fin de ma jeunesse.

C'est à l'arrière d'une catina encore plus sordide que dans les bas-fonds de Nar que Lepard me présente son contact du premier ordre. Comme attendu par sa présentation, un bon petit soldat fanatique, avec juste assez d'empathie pour paraître vivant. Mais pas trop non plus, sans quoi il aurait pu avoir l'air d'un humain sain d'esprit.

J'arrête mes remarques acerbes lorsqu'il finit son discours en m'indiquant sans qu'il le sache qu'il n'est pas au courant de la re-négociation. Je soupire en regardant Lepard une seconde. Évidemment. Lui parler de renégociation l'aurait sûrement fait fuir directement. Du moins c'est ce qu'on pouvait penser de prime abord, même si je soupçonnais Lepard de l'avoir fait exprès pour me foutre dans la merde. Mais je n'en dis rien, pas plus que ce que mon expression ne laisse paraître quoi que ce soit sur le fait qu'il ne m'a jeté qu'un coup d'oeil furtif, indiquant qu'il ne me connait pas et ne sait pas qui je suis.

Tout en sortant une cigarette et en l'allumant rapidement d'un briquet laser doré sorti de la poche de mon manteau en cuir, je lui fais rapidement signe de la main :
- Ohé...C'est par ici qu'il faut regarder, officier...Lui dis-je en coupant volontairement la relation orale qu'il entretient avec mon subordonné. J'esquisse un sourire un peu narquois en ajoutant :
- Oui, c'est moi qui porte la culotte...Surpris ?

Une fois cette petite castration/ vengeance assez jouissive assouvie, je me tourne complètement vers lui et quitte ma zone d'ombre pour apparaître devant lui :
- Nova Ozzel. Et c'est moi qui dirige les Cavaliers. Je me suis déplacée en personne pour qu'on puisse parler face à face. Et justement, pour ce qui est de votre contrat...J'ai quelques remarques sur vos clauses... Je finis de tirer sur ma cigarette, puis souffle un nuage de fumée blanchâtre devant lui : - Notamment sur notre indépendance en tant que contractant privé et vos velléités d'exclusivité...

Je le toise de l'air le plus Corporate de ma panoplie, mais où transpire toute l'ironie de mon discours digne d'une directrice du service juridique d'une corporation, avant de reprendre avec un air un peu plus dur :
- J'espère que c'est une plaisanterie. Je suppose que vous avez fait vos devoirs. Vous savez que nous sommes un groupe indépendant. Vous savez que cet état de fait a toujours été, même quand nous avons travaillé pour l'ancienne résistance. Vous savez que nous ne transigerons pas sur ce point, quand bien même nos vies seraient en jeu. Vous le saviez sûrement bien avant de nous contacter. Et vous n'espériez pas j'espère nous faire renoncer à notre sacro-sainte indépendance, sûrement aussi importante pour nous que vos principes le sont pour vous, avec une vulgaire prime de fin d'année certes très sympa et un emploi de fonctionnaire du futur Empire 2.0 ?...Si ?...

Je le targue comme si rien de ce qu'il pouvait dire ne pourrait changer l'imbécilité du constat que je venais d'énoncer :
- Non, moi je crois que vous avez tenté votre chance. Parce que non content de vous la raconter comme si vous aviez déjà gagné et restauré votre ancien Empire, vous essayez de faire croire à tout le monde que vous n'êtes pas aux abois...Alors oui, vous allez peut-être récupérer un système par-ci, un système par là. Mais franchement, entre nous...Est-ce que vous seriez là si vous aviez pas besoin de bien plus que d'hommes et de quelques fans pour être réélus ?...

Je tire à nouveau sur ma cigarette, et l'observe d'un regard bleu aussi glacial et insondable que celui de mon père :
- Je pense que vous avez reconnu mon nom. Je connais les règles de votre milieu. je connais vos demandes, vos espoirs et vos valeurs. Et même si je ne les partage pas, je peux les respecter, et les crédits n'ont pas d'odeur pour nous. Et je suis prête à vous donner ce qu'il vous manque, et à tout faire pour que vous ayez un service premios. Vous voulez les Cavaliers ? Vous avez raison. Notre réputation parle pour nous. On est les meilleurs de tous les cadrans de cette galaxie dans notre spécialité. Sauf si on compte les groupes plus gros. Mais...Vous n'avez pas envie d'un groupe plus gros, n'est-ce pas ? Vous avez besoin d'un groupe qui passe sous les radars de la République, voilà ce que je pense. Et je vous le redis...Vous avez raison, puisqu'on est le meilleur service privé de vente d'armes illégales de toute cette putain de galaxie. Et on est prêt à travailler avec vous sans problème...

Je finis ma tirade en me rapprochant de lui :
- Mais ne croyez pas que vous avez à faire à un petit gang de quartier que vous pouvez menacer ou faire chanter ou que vous pouvez acheter comme on achète un esclave. Vous parlez à un groupe qui a été bâti sur le sang et l'indépendance. Alors non, on ne deviendra pas vos putes exclusives, quel que soit votre compte en banque...

Je m'approche encore, consciente du malaise et de la colère que je dois provoquer chez ce genre d'hommes qui pense dominer tout et tout le monde. Mon ton change à nouveau, pour redevenir très commercial :
- Mais comme je vous le disais, je pense que notre partenariat peut être réellement à l'avantage de nos deux parties. Vous avez besoin d'un fournisseur top niveau, discret et qui ne pose pas de questions. Nous avons toujours besoin de travail, surtout si c'est bien rémunéré. Quant à la clause de confidentialité, elle couvre bien évidemment tous vos concurrents, quand bien même certains travailleraient avec nous. Vos secrets sont nos secrets, je vous le garantis...

Je souffle une nouvelle vague d'écran de fumée, rajoutant avec toute la professionnelle déterminée qu'on peut sentir malgré la jeunesse de mes traits :
- Et je vais me répéter, parce que j'ai oublié ma brochure de publicité dans notre vaisseau et même si vous le savez sûrement déjà, mais nous avons le meilleur réseau. De nombreux alliés. Nous sommes totalement discrets. Nous connaissons les points faibles de la République. Nous savons par où passer, comment transporter, qui faire chanter, qui corrompre. Et même pour un petit supplément on peut avoir une fois de temps à autre une oreille qui traîne à votre avantage un peu partout si vous cherchez quelque chose ou qu'on entend quelque chose d'intéressant.

Je cesse mon torrent d'argumentaire un peu holo-vendeur en écrasant ma clope sous ma botte, et conclue avec fermeté malgré un sourire poli :
- Mais tout ça ne pourra se faire que dans la confiance. La votre comme la notre. Alors je vous propose de faire un essai. Et on verra où ça nous mène. Et je suis convaincue que ça pourra nous mener loin...Si vous êtes disposé à nous traiter comme un contractant indépendant efficace, et pas comme vos esclaves corporatistes. Qu'est-ce que vous en dites, officier ? Enfin...Si vous êtes habilité à prendre une telle décision, bien sûr.

Étrangement, pendant toute ma petite prestation, ma vision périphérique a pas pu s'empêcher de garder les deux hommes en ligne de vue, au cas où ce rendez-vous n'avait été que le prélude à une mort bien orchestrée.

Fichu Leg de merde. Merci Papa. Droit dans la gueule du Gundark.
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