[Interludes] Welcome in Hel(l)

L’orbe torturé de Lola Sayu, niché dans le secteur Beldenore, couvre à elle seule la tapisserie étoilée de l’espace depuis le cockpit de la Fierté d’Iridonia. Abrité depuis l’une des lunes de la planète, pour éviter le star destroyer de classe Impériale qui protège la planète, Zol passe une nouvelle fois en revue le plan que vous avez bâti à la va-vite durant le transport depuis Nar-Shaada.
Vecn et Soldarr Skenick, des jumeaux, et Lisanni Santab, une quarantenaire aux cheveux grisonnants, complètent votre duo Zabrak. Les trois humains sont des combattants de confiance de Tyree, même si Lisanni peut parfois se montrer extrémiste, certainement du fait de son passé auprès de Saw Gerrera.

- On va utiliser la Navette Lambda capturé sur Fondor, R2-K9 a reconfiguré les codes de transpondeur et Tyree nous a transmis un code de transfert de prisonniers à jour. Enfin espérons-le. Lisanni, tu prends le rôle de l’officier impérial et vous les frangins Skenick, vous nous escortez avec les tenues de Stromtroopers. Inutile que je vous rappelle à tous que, depuis sa reprise en main par l’Empire, la Citadelle est une prison impériale de rang 1, avec tous les systèmes de sécurité qui vont bien.

Il marque une pause, où chacun hoche la tête, conscient des risques de ce plan.

- Lisanni, tu devras nous faire enregistrer en tant que prisonniers avec ceci. Il lui tend alors un datapad. Il faut que le datapad soit inséré pendant au moins 90 secondes dans le système pour qu’il puisse localiser ce Shayn Faez. Sois créative pour gagner du temps. Nouvelle pause. Ensuite… et bien ensuite il faudra agir à l’aveugle. Plus longtemps on maintient notre couverture, plus on aura de chances de s’en sortir indemne.

Il allume un cigare corellien, une tradition avant chaque mission.

- Des questions ou remarques de dernière minute ?

Le silence ne dure que quelques instants.

- Alors en avant! finit Zol.

Vous approchez de la surface à la croûte terrestre volcanique fragile sous le magma sulfuré bouillonnant. Il n’y aura pas eu besoin de roche en fusion pour vous faire transpirer lorsque le Titan s’est approché de votre navette pour le contrôle de vos codes et laisser-passer, mais ces derniers ont fait illusion et vous avez eu autorisation de vous poser sur la Citadelle. Cette dernière, accolée à un pont naturel qui coupe deux lacs magmatiques ressemble à une résurgence métallique issue d’un fourneau infernal.



Les nombreuses tourelles laser suivent votre arrivée, jusqu’au hangar dont l’officier de liaison vient de vous donner les coordonnées. Tout est fait pour rappeler l’aspect inexpugnable de l’endroit. Zol n’a pas manqué de vous rappeler que cet endroit était autrefois dédié à la captivité d’utilisateurs d’un légendaire pouvoir. La tension grimpe d’un cran à l’intérieur de la navette alors que Soldarr amorce l’atterrissage.

- J’espère que ce mec en vaut la peine, et que ce Jax tiendra parole pour que le jeu en vaille la chandelle, dit Vecn.
- C’est pas notre sujet, répond Zol d’une voix autoritaire. On se concentre.

Encadré par les jumeaux, des menottes aux mains, tu sors accompagné du Zabrak que tu aimes, tandis que Lisanni vous devance. Quatre Stormtroopers vous accueillent. Deux d’entre-eux tiennent en laisse des Anoobas. Ils indiquent néanmoins à votre pseudo officière le centre de contrôle où se rendre pour enregistrer les prisonniers. Les caméras de contrôle sont visibles partout et l’on devine les mitraillettes blasters automatiques dans les faux plafond du hangar. Sans se départir de l’autorité de son déguisement, la jeune femme ordonne aux deux jumeaux de la suivre, en vous entraînant avec eux sans ménagement.

Trois sas sont nécessaires pour atteindre ce premier check-point, gardé par deux stormtroopers. Un officier plus gradé et cinq sous-officiers vous accueillent à l’intérieur, et vous observe avec condescendance. Le gradé toise ensuite Lisanni :

- J’ai été informé de votre arrivée par le Titan, Officier Kendalle. Vous pouvez enregistrer vos prisonniers sur la borne.

Votre compagne marque une légère hésitation avant de repérer l’endroit où elle insère le datapad, sous l’œil impatient de votre hôte. Une dizaine de secondes s’égrainent comme un temps infini. 10 autres secondes. Et 10 autres.

- Un problème lieutenant Kendalle ?
- Il semblerait que cela prenne un peu plus de temps que prévu… répond Lisanni avec aplomb.

10 secondes. 10 autres.

- Ce n’est pas normal, montrez-moi, dit finalement l’officier du centre d’enregistrement. Il s’approche d’un pas décidé de Lisanni…

Appuyée sur la carlingue juste à côté du canapé de la Fierté, un Yt-1930 modifié, j'écoute distraitement la révision de mon chef et amant pour cette énième mission suicide de notre petit groupe en quelques mois.

Malgré mes dix huit ans j'suis une des plus anciennes membre de cette unité. Et même si j'suis pas une grande émotive, j'avoue qu'à mon âge avoir plus de connaissances mortes que vivantes...Ben c'est un peu glauque, dès fois.

En parlant d'émotive, j'peux pas m'empêcher de reluquer un peu mon Zabrak alors qu'il explique qu'1, quelquefois, ça veut pas dire que c'est proche de 0, en tout cas quand on parle de prisons Imps. J'hoche mes cornes chromées en rythme avec les têtes des autres dans un mouvement un peu automatique. Trop de missions, j'ai tendance à m'comporter comme une de ces chutas d'boites de conserves...

J'jette un regard carmin aux deux jumeaux et à la quadra. Statistiquement y en a au moins un de nous quatre qui reviendra pas d'cette petite sauterie. Et y s'pourrait bien qu'ce soit moi, cette fois. Ou pire...Idées noires sur fond de face cachée d'une des Lunes de Lola Sayu que j'regarde par le hublot de côté.

J'raccroche son speech trop tard, après l'inutile "quelqu'un a des questions ?". J'en ai un tas, mais ça attendra qu'on soit seuls mon beau, me dis-je avec un petit sourire intérieur. Qu'est-ce qu'il est sexy avec son cigare à la bouche, quand même. Ça m'donne envie de lui en piquer un, comme à chaque fois qu'on l'fait dans sa cabine. Souvenir trop chaud, j'me concentre sur la mission et je décale mes bottes de combat renforcées et mon manteau long vers la coursive. Mais j'peux pas m'empêcher de lui faire un p'tit sourire en coin en passant. Ce nek est un pur beau gosse, et le meilleur Zabrak que j'connaisse. J'ai vraiment d'la chance de l'avoir.


Je respire un peu après le contrôle de la navette lambda par le Titan. C'truc porte très bien son nom, et on l'a échappé belle. Malgré tout, j'ai un sourire confiant en tapant l'épaule du pilote :
- Eh ben tu vois, j'te l'avais dit Koochoo ! Pas d'quoi s'inquiéter,  t'as bien fait d'suivre mon conseil et d'voler décontract', ça marche toujours !
Mais j'en pense pas une syllabe. En fait avec ma veine légendaire j'nous voyais déjà exploser en vol. Mais c'est visiblement pas pour cette fois.

J'esquive le regard un peu moraliste de Zol qui m'dit clairement de m'détendre. Me détendre...Comme si avec ce genre de vie on pouvait s'détendre plus d'une minute...Quel Koochoo.

Alors qu'on approche de la passerelle d’atterrissage, j'observe le décor et souffle avant de dire à voix basse comme pour moi-même :
- Qu'est-ce qu'ils ont les imps avec la lave...

Alors qu'on atterrit j'assiste à l'échange entre Vecn et Zol avec un petit sourire, surtout parce que c'est exactement c'que j'pense de ce plan foireux et de cette épave galactique qu'on avait rencontré sur Nar. Avec un allié pareil, y avait clairement pas b'soin d'ennemis pour tout niquer. J'en avais parlé à Zol, mais il avait décidé que c'était notre meilleure option. Enfin, Tyree avait décidé, parce que sur ce coup Zol avait courbé l'échine.

Mais j'suis pas non plus quelqu'un qui s'pose trop d'questions. C'est mauvais pour la santé mentale, et ça use les neurones pour rien la plupart du temps. Alors j'me dirige avec les autres vers notre plan super huilés. Une officier de l'Empire, deux troopers et deux prisonniers. Un classique, mais la plupart des impériaux tombent dedans à chaque fois.

Comme d'habitude mes réflexes de soldat tentent de tout retenir : positions des troopers et de chaque couloir, essayant de cartographier l'endroit pour l'retour. Enfin, si y avait un r'tour.

Ma conclusion la plus directe pendant qu'on s'fait guider jusqu'au point d'contrôle c'est qu'on va tous y rester. Parce que cette putain d'forteresse est vraiment aussi protégée que l'cul d'l'Empereur. J'repense à son histoire de prison de Jedis, et d'un coup ça m'paraît pas si ridicule, c'qu'y arrive presque à m'rendre nerveuse.

Mais j'suis une fille Khool.

On atteint le point de contrôle et là c'est le festival des corpos de la sécurité. Caméras, mitrailleuses. J'ai quand même de plus en plus l'impression qu'on s'enfonce dans la gueule de c'putain d'Sarlacc. Et le comité d'accueil. Deux troopers, un officier et cinq sous off. Le plan du datapad avait pas intérêt de rater. Et tout l'monde sait que j'porte la poisse...Petite formalité verbale, et on rentre dans l'vif du sujet...

...Et Voilà. vingt secondes, et toujours rien. Ce truc était foiré dès l'départ. Encore un truc codé avec des tentacules de Worg par un Rodien bourré dans les fins fonds de Nar.

Encore vingt secondes. J'évite de regarder nos hôtes, parce que j'me connais j'vais vouloir résoudre ça à ma manière. Et Zol a été très clair, et il l'est encore en me regardant avec insistance. Ma manière là, c'est pas la bonne manière. Et j'ai beau savoir qu'il a raison, ça m'démange de les étaler tous les huits et de foncer dans l'tas. Mais j'veux pas qu'il lui arrive quelque chose, et encore moins à cause de mon caractère de gundark.

Evidemment l'officier commence à s'impatienter, il veut voir de lui-même. On a que quelques secondes pour réagir avant que tout notre plan se transforme en boucherie et qu'on soit vaporisés dans l'espace.

Mon instinct prend le dessus. Humano centristes de mes deux, qui ne pensent qu'une chose de nous. Alors...
- Hey, Koochoo ! Dis-je en levant fièrement mes yeux rouges meurtriers et mes cornes chromées vers l'officier tout en m'approchant, (faussement) menottée : Eniki, c'est à toi que j'parle, l'imp avec le costume de foire ! J'ai pas d'jà vu ta tête quelque part ?...Chuta, pourtant j'suis sûre de t'avoir vu...J'ai pas buté un d'tes frères, cousin ? Un fils ptet ? Un Oncle alors ? Bon en même temps pour moi vous êtes tous les mêmes, tête de bith, avec votre tapette d'Empereur, donc p'tet que j'confonds...Qu'est-ce que t'en penses, fils de Hutt...On s'est déjà croisés ? Hey...J'te parle Imp' de merde ! Dis-je en ayant rapidement franchit toutes les limites de n'importe quel cordon de sécurité prenant les deux troopers par surprise en collant carrément mes cornes sur sa tête et en plongeant mon regard rouge sang dans le sien. Je fais surtout en sorte de faire barrage entre lui et notre fausse officière qui risque à c'rythme de pas passer sa quarantaine. Et tout c'que je peux faire, c'est c'que j'fais de mieux : Provoquer, menacer. Attirer l'attention du feu ennemi sur moi pendant que j'cours pour faire diversion. Parce que faire la cible, c'est ça ma spécialité. Et j'sais encaisser. Mieux qu'personne.

Enfin...Jusqu'ici.

L’officier de la Citadelle ne semble d’abord prêter aucune attention à tes invectives, focalisé sur l’ordinateur que manipule Lisanni. Ce n’est que lorsque ton front se colle au sien dans un mouvement qui surprend tout le monde qu’il paraît prendre conscience de ta présence. Il devient alors livide, et ses yeux roulent de peur quand il crie :

- Soldats, qu’attendez-vous pour me débarrasser de cette furie !

Vecn est le plus prompt à réagir, et sort sa matraque électrique pour te frapper dans le dos avec, mais désengage juste ce qu'il faut la pointe pour lancer la décharge électrique, laissant croire à tous qu’il t’a électrocuté. Tu rentres dans son jeu, et fait mine de tomber au sol, sous le regard effaré de l’officier.

- C’est bon, enregistrement des prisonniers réalisé, dit enfin Lisanni dans un timing parfait, tandis que Vecn te menace à nouveau de son arme en vitupérant « Debout racaille ! ».

Tu te remets sur pieds, et Vecn te pousse aux côtés de Zol, qui reste impassible même si tu sais lire son approbation dans son regard.

- Lieutenant Larren, vous réserverez le traitement spécial à cette prisonnière, dit ta victime qui s’adresse à l’un de ses subordonnés avec une rage mal contenue.

Lisanni revient vers vous et s’adresse à Vecn et Soldarr sous leurs déguisements de Stormtroopers.

- Soldats, à la prochaine incartade de ce genre, vous aurez droit à un rapport. Nous sommes-nous bien compris ? Bloc 5B, dit-elle ensuite.

Rentrant dans le jeu, les jumeaux hochent la tête et vous bousculent vers la sortie du centre de contrôle, sous l’œil méfiant de l’officier de ce dernier. Vous longez un long couloir aux teintes métalliques neutres jusqu’à une série de turbo-lifts  qui s’enfoncent dans les profondeurs rocheuses de Lola Sayu. Durant la descente, Lisanni lève le datapad pour que vous puissiez lire par-dessus son épaule, pour déjouer d’éventuels mouchards de l’ascenseur. Le plan d’un des niveaux de la prison y est affiché, avec l’une des cellules, la D-6 qui est en vert, ce que vous interprétez comme la cellule de détention de votre cible. Plus intriguant, la cellule F-1 a été entourée d’un cercle rouge par Lisanni. Ce n'est que quand elle tape le nom au-dessus que vous comprenez :

Dorian Dredd.

Le silence dans l’ascenseur se fait encore plus lourd. Puis les portes du turbo-lift s’ouvrent dans leur chuintement habituel. Devant vous un long couloir, qui s’ouvre sur des artères perpendiculaires où les cellules sont collées les unes aux autres. Deux droides KX forment le comité d’accueil. Celui sur votre droite s’adresse à Lisanni :

- Bonjour Capitaine Ashlik. A partir d’ici, nous prenons en charge les prisonniers. Merci !

Les deux droides s’approchent de vous, ne vous laissant que quelques secondes pour réagir… Tu sens plus que tu ne vois l’hésitation de Zol. Jouer le jeu jusqu’au bout ou agir maintenant?

Les secondes s'égrènent, et je peux sentir d'ici les neurones de Zol qui s'agitent depuis qu'on est dans le turbolift. J'ai beau être un bloc de glace et lui faire totalement confiance, là je commence à sentir venir une suée, et ça vient pas de la lave.

Mais le regard de mon beau Zabrak se tourne vers moi, et je sais qu'il a pris une décision. Mais pas celle à laquelle je m'attendais. D'un simple geste il m'indique que le plan vient de changer. A cause de Dorian, j'imagine. Les trois autres, en bons soldats expérimentés de Tyree comprennent tout de suite notre manège, et lorsqu'on se tourne pour leur piquer les fusils des deux jumeaux, ils ne bronchent pas, se laissant faire tout en donnant le change dans un "attention".

Mais en vérité les deux KX n'ont aucune chance, pas plus que les caméras du couloir tournée vers nous qu'on a repéré dès notre entrée. Tandis que les carcasses fument encore, je suis déjà sur mes gardes pour vaporiser tout ce qui se présenterait, et la voix de Zol s'élève rapidement avec le charisme des chefs nés alors que lui aussi tend le E11 vers le croisement en face de nous :
- Hel, le couloir. Lisa, t'as 45 secondes pour prendre le contrôle du bloc et faire tourner les caméras en boucle après....
Les alarmes retentissent toutes d'un coup, et les portes coupe feu s'abaissent, coupant notre point d'entrée qui était aussi notre point de sortie.
- ...Fierfek. Après ça. Ils sont rapides...Maintenant, Lisa !
Mais Lisanni était une vraie pro qui avait travaillé avec la Légende des terroristes rebelles, et elle s'était déjà mise au boulot sans poser de questions. Elle nous lance à tous les deux des commlinks cryptés, sort de sa ceinture un petit bloc de plastacier qu'elle clipse à son datapad et un câble jack qu'elle branche entre le datapad et le terminal à côté de nous. Les jumeaux enlèvent leurs casques, révélant les visages stressés des deux rouquins :
- Bordel, Zol, qu'est-ce que tu fous, nek ? T'as pas dit plus longtemps on maintenait notre couverture, plus on avait de chance de se tirer de cette taule vivants ? demande à voix basse Soldarr, le jumeau avec la mâchoire la plus carrée des deux.
- Le plan a changé, et j'ai vraiment pas le temps de tout expliquer, alors il va falloir me faire confiance, compris ? Répond Zol tout aussi bas dans une question qui n'appelle aucune réponse et qui cloue le bec au jeune soldat rebelle.
- D'accord, mais c'est quoi le plan exactement ? Rassures-moi, y a un plan au moins ? Demande Vecn, le plus fluet des deux.
- Lisa, t'en es où ? Demande le Mercenaire Zabrak.
- C'est bon, j'y suis pres....Voilà. Leur système est ghosté. Les caméras tournent en boucle, et on a la main sur tout l'étage. Mais vu leur temps de réaction pour déclencher l'alarme et fermer le bloc, ça va pas durer. Cinq minutes, maximum avant qu'ils s'aperçoivent de la supercherie et qu'ils reprennent le contrôle.
- On fera avec. Ouvres les cellules de la Cible et de Dorian, Hel et moi on va les récupérer.
- Quoi ? Hey, oh, on est pas là pour ça...Chuchote Soldarr d'un ton inquiet pour sa survie.
- On sort Dorian d'ici. Fin d'la discussion, Koochoo..., dis-je en lui lançant un regard rouge qui lui fait baisser les yeux une seconde.
- Elle a raison, reprend Zol, C'est pas négociable. Et si Tyree savait que Dorian était là il vous dirait la même chose. C'est une cible prioritaire.
Le silence se fait, les jumeaux semblent réfléchir, mais annoncent d'une seule voix après s'être regardé :
- Ok, ok. C'est quoi la suite ?
-Vecn, je t'ai entendu parler de ton mélange spécial "faitoufondre" sur Nar quand tu préparais le collier explosif. Tu pourrais le faire avec du Baradium ? Dit-il en montrant le cylindre à l'arrière de l'armure de trooper des deux jumeaux.
Vecn a un sourire :
- Est-ce qu'un Spookama miaule ?
- J'espère..., répond Zol avec un petit sourire en coin : Lisa, faut que tu nous trouves un mur qui colle avec la roche, le moins épais possible, si tu peux voir ça sur les plans. Ce sera notre point de sortie..., dit-il en regardant à nouveau Vecn, qui a un nouveau sourire : Allez. Tout le monde en place. Hel, on décale. Lisa, tu nous guides, t'ouvres les cellules et quand je te le dirais tu ouvriras toutes les portes...Finit-il en avançant avec moi dans le couloir en tapotant le communicateur dans son oreille avant de me montrer le croisement à droite de son index. J'allais chercher le colis, apparemment, et lui allait s'occuper de Dorian.

Pendant que Lisa nous indique les éventuelles autres troupes présentes et ouvre les bonnes portes, Vecn sort les deux détonateurs thermaux au Baradium de l'équipement standard des troopers, puis ouvre les petites poches des ceintures à outils de lui et de son frère avec un léger rictus tandis qu'il commence à confectionner son "mélange spécial". Le visage de Lisanni, bien que toujours impassible et focalisé sur le fait d'ouvrir toutes les cellules et de regarder les caméras sur son datapad, demande d'une voix presque neutre :
- J'espère que tu comptes pas nous faire tous sauter, Rookie ?
- T'inquiètes pas, la vieille. Le Baradium c'est instable, mais avec le gel et la détonite que j'ai pris en plus, on va transformer tout ça en un truc mille fois plus efficace que la Thermite. Avec c'que j'ai on a de quoi  faire l'équivalent de ce que devait faire théoriquement un sabre laser Jedi et creuser un trou de plus d'un mètre de rayon sur de deux mètres de profondeurs...
- Oh...
- Hey Sol, chuta, vas-y doucement quand tu tiens ça, sinon on va tous y passer, frangin...
- Ouais, ouais, ça va, j'le tiens, j'le tiens..., répond Soldarr, une goutte de sueur sur le front tandis qu'il tient dans ses mains gantées les détonateurs thermaux cylindriques maintenant totalement démontés et ouverts.

Pendant ce temps là, Zol et moi nous nous appliquons à  parcourir nos couloirs respectifs jusqu'aux portes de nos cibles respectives sous l’œil vigilant de notre "Contrôle".

Zol pense à la suite de son plan d'évasion, basé sur une simple rumeur : il avait toujours écouté les histoires sur la guerre des clones que racontaient Dorian Dredd et Vol Khool quand ils étaient un peu éméchés. Et il en avait retenu une sur cet endroit, même si jusque là il avait préféré la mettre de côté comme le plan "Z". Apparemment cette prison aurait été bâtie sur un réseau de cavernes qui traversait toute la planète, et qui aurait, si la rumeur était vraie, permis un jour à un groupe de Jedis de s'évader en creusant la paroi au sabre laser.

Ça faisait beaucoup de si, mais Zol n'avait guère l'embarras du choix ni le temps de peaufiner un meilleur plan. Il avait pris sa décision, maintenant il allait falloir composer avec.

Libérer les cibles. Créer une diversion avec les autres prisonniers et s'enfuir par les cavernes en faisant un trou dans la  paroi. Du moins s'il y avait vraiment des cavernes. Sinon il allait falloir trouver un autre plan en urgence, ou mourir dans les minutes qui suivraient.

...Ou pire, s'ils étaient capturés vivants...

- Quatre minutes trente!

Lisanni annonce la couleur à haute voix sur un ton complètement neutre alors que tu approches de la cellule cible.

- E chu ta la vieille, lui rétorque Vecn, tu vas nous faire sursauter comme ça toutes les 30 secondes ? Tu veux que je nous satellise tous dans Belderone ou quoi?
- On est en place, Lisanni, coupe Zol, comme s’il savait exactement où tu te trouves toi aussi. Ouverture des portes.

Dans un chuintement, la porte de la cellule D-6 s’ouvre devant toi, tandis qu’un voyant rouge clignote au-dessus de cette dernière. Assis au fond de sa cellule, un bel humain à la peau métissée et à la carrure charpentée te considère avec surprise, avant que l’évidence ne devienne lisible dans son regard aux prunelles noires. Il se lève prestement tandis que tu lui fais un signe de tête accompagné d’un :

- On bouge.

Alors que vous remontez le couloir, la voix de Lisanni résonne à nouveau :

- Trois minutes trente!
- Je te jure que je vais me la faire, dit Vecn à son jumeau rouquin.
- Je t’aime frangin, mais sur ce coup-là t’es tout seul.

Shayn Faez te dit alors :

- Qui vous envoie ? Jax ? Sa voix porte des traces de circonspection.

Vous retrouvez le couloir principal, mais Zol lui n’est toujours pas réapparu. Avant que tu n’aies le temps de répondre à Shayn, Lisanni ajoute :

- Ok les génies, la porte de sortie se trouve au fond de l’allée B! Ca c’est pour la bonne nouvelle. La mauvaise c’est que nos hôtes vont arriver plus vite que prévu. Magnez-vous les têtes de clones, dit-elle en quittant le pupitre pour se diriger vers votre allée.
- Ouais, ouais, on est prêt, répond Vecn.
- T’es sûr ? Lui répond Soldarr qui semble ne jamais avoir cessé de transpirer depuis que vous êtes arrivés au niveau des cellules. Enfin depuis que vous êtes arrivés sur la planète serait plus juste.
- C’est bon je te dis, je sais ce que je fais.

Tu jettes un nouveau coup d’œil par-dessus ton épaule, mais Zol n’est toujours pas revenu. Tu hésites un instant alors que les jumeaux foncent dans l’allée B en portant leur explosif en forme de couronne mortuaire. Alors que tu t’apprêtes finalement à aller retrouver ton amant, il apparaît enfin, portant à l’épaule un Dorian Dreed méconnaissable. Le capitaine musculeux a laissé la place à une silhouette fluette, qui semble dénuée de toute énergie. Le zabrak le tire derrière lui plus qu'il ne l’accompagne en réalité.

- On y est presque Capitaine, grince Zol entre ses dents sous l’effort.
- Laisses-moi, fils, je suis un poids mort.
- Pas question, rétorque le Zabrak que tu aimes.

Soudain, des étincelles crépitent au niveau des portes coupe-feu du Turbo-lift.

- Fierfek, ils sont déjà là, dit lugubrement Lisanni.
- Heureusement qu’on a un meilleur sens du timing que toi, chérie, dit un Vecn triomphant. C’est prêt à péter, restez pas là.

Vous vous réfugiez dans l’allée C, tandis que Shayn va aider Zol à porter l’ex Capitaine des Death Gambit. Vecn vous regarde malicieusement avant que Zol ne lui vocifère dessus :

- GROUILLES !

L’humain aux cheveux de rouille appuie alors sur le détonateur, puis le fracas de l’explosion et le souffle que vous ressentez même depuis votre abri vous étourdissent quelques instants.

- Allez, go, go, go ! Crie Zol pour vous secouer.

Première à sortir dans la poussière qui a envahi ce niveau de la prison, tu es cueilli par le vacarme de la porte coupe-feu qui vient de s’effondrer elle-aussi, laissant la place à des tirs de soldats impériaux. L’E 11 à la main, tu te jettes contre la paroie opposée pour effectuer un tri de couverture :

- Allez, dis-tu avec un geste de la main, je vous couvre!

Tu ripostes aussi bien que tu le peux dans ces conditions, visant au jugé à travers la fumée poussiéreuse qui brûle les yeux et la gorge. Le groupe que tu protèges est presque passé quand un cri terrible résonne à côté de toi. Du coin de l’œil, tu vois Soldarr s’effondrer au sol.

- Sol ! Le cri empli de douleur de Vecn contraste avec sa facétie quelques instants plus tôt.
- Il est mort, lui hurle Lassani dans le chaos assourdissant. Tu ne peux plus rien pour lui, viens ! Dit-elle en le tirant tandis que le jeune homme résiste en pleurant devant le cadavre de son jumeau.

Obligée de reporter ton attention sur les soldats, tu constates avec dépit que vous n’êtes qu’au début des problèmes. Un canon-laser sur trépied est sur le point d’être monté par vos assaillants. Dans quelques secondes, l’endroit où tu te trouves deviendra un couloir de la mort. Seul réconfort, tes compagnons sont déjà en train de franchir le seuil du trou béant laissé par l’explosif de Vecn.

J'découvre notre cible avec un certain étonnement. Je m'attendais à un autre poivrot galactique, et je trouve à la place un beau mâle humain avec un profil de combattant et de militaire qui -sa race mise à part- pourrait presque me plaire. Il réagit assez vite, et on sort de ce traquenard en parcourant les couloirs aussi vite que la cohue nous le permet.

Il me demande si c'est Jax qui nous envoie, mais alors que je m'apprête à lui répondre avec une certaine ironie au milieu du flot croisé de nos conversations par commlink, les mauvaises nouvelles arrivent alors qu'on débarque dans le couloir principal.

Tout ça pue la merde. Mais bon j'suis une Zabrak. Et chez nous, on est pas vraiment habitués aux histoires qui finissent bien. Donc j'peux pas dire que j'sois surprise non plus.

Je fais signe à notre paquet de s'arrêter, et je checke les environs en cherchant Zol du regard pendant que les jumeaux tracent vers le mur. Pas de Zol. Mon coeur manque un battement. Faut que j'aille le chercher, où il va crever ici.

Mais à ce moment là je l'vois, un poids mort sur l'épaule. Merde. Ils l'ont mis dans un sacré état. Le vieux veux qu'on le laisse là, mais mon zabrak préféré lui dit exactement c'que j'pense. On abandonne personne.

C'est à ce moment là qu'simulatanément les enfoirés d'imps débarquent et que Vecn nous prévient que son engin de mort va péter. Je cours vers l'allée C avec le paquet à qui j'intime l'ordre par geste d'aider Zol.

*BOoOmMMmm*

Même si m'y attendais et que j'm'étais planquée, l'explosion nous souffle presque avec le reste du mur. Assourdie, j'entends la voix de Zol comme si j'étais sous l'eau. Mais mes réflexes et mon habitude des situations merdiques prennent le relai, et j'avance en tête de file avec le colis derrière moi dans ce nuage de poussière toxique.

J'entrevois alors les étincelles de la porte coupe-feu qui cède, et les silhouettes des Troopers qui arrivent alors qu'on commence notre traversée.

Chuta !

Je pique vers le mur et déclenche un tir de barrage, plus pour les calmer que pour faire un carton, étant donné qu'on y voit presque rien dans ce nuage de poussière qui irrite à la fois les yeux, le nez et la gorge.

- Allez, dis-je avec un geste de la main, je vous couvre!

J'tire à nouveau. Tir de couverture. Les tirs en retours pleuvent, mais pour l'instant tout va b...Chuta. Un cri. J'me retourne rapidement tout en tirant dans l'coin sans regarder. Mon sang se glace. Soldarr. Ses yeux morts. Encore un. Le cri déchirant d'son frère. Peur. Colère qui monte. J'me retourne violemment, la rage au ventre, les dents serrées à les casser :
- J'vais tous vous tuer, bande de fils de Hutts !, dis-je en tirant avec le E-11, mon regard carmin dangereux se posant sur chacun d'entre eux comme une prophétie.

Et la mauvaise nouvelle numéro on-s'en-fout-on-compte-plus arrive alors dans un ralenti presque marrant. Canon blaster lourd à répétition E-Web sur trépied avec sa batterie. Un Tireur, un technicien pour le générateur d'énergie. Et ils l'avaient visiblement déjà préchauffée. Une belle pétoire d'enfoirés.

Allez savoir pourquoi, mon cerveau fait les comptes. 200 mètres de portée, mais peut tirer jusqu'à 500. Défouraille du Speeder au p'tit-dej, et de la coque blindée en tir continu. Et en plus ces connards avaient le modèle avec générateur de bouclier qui couvre à la fois la batterie, l'artilleur et son technicien, le tout géré par un troisième Trooper en retrait à l'arrière.

La scène ralentit encore alors que les battements de mes deux cœurs semblent carrément s'arrêter, mon cerveau à la limite du sur-régime alors que les images tournent en boucle dans ma rétine sanglante.

L'angle, là, entre le plafond et le coin. Il est renforcé, et le champs de force ne monte pas jusque là. Avec un tir bien placé, ça fera ricochet pour aller toucher le générateur 4T3. S'ils l'ont fait chauffé à la va-vite, il va totalement exploser. Si j'me rate ou qu'il est pas assez surchauffé, j'crèverai déchiquetée par cette merveille. Faut vraiment que j'm'en achète une.

Vague d'adrénaline alors que je me replie, visualisant mentalement la scène les yeux fermés. Une inspiration. Deux inspirations. Je revois les yeux morts du jumeau. Un calme Jediesque m'envahit alors, comme à chaque fois que ma détermination dit merde à la mort.

Mon corps se détache du mur alors que les tirs commencent à pleuvoir. Mais j'avance, droite comme un piquet, m'approchant du canon sans prêter aucune attention aux tirs qui viennent de me frôler, un sourire carnassier un peu fou aux lèvres alors que je lève l'E11 de mes deux mains, fermant un œil humide de tristesse alors que l'autre observe avec détermination ma destination depuis la mire :
- Hel a dit...Crevez tous...

J'expire en appuyant sur la détente. Le laser rouge part du canon, touchant le plafond juste au niveau de la bande blindée derrière eux selon un angle vers le bas parfait, finissant sa course droit dans le générateur Eksoan, qui déjà surchauffé par les manœuvres précipitées du technicien explose littéralement, soufflant les artilleurs et les gardes alentours...Et moi.

J'avais voulu être le plus près possible. Mais là c'était trop près. Mon corps s'envole et je sens mon épaule se disloquer, une grosse brûlure au ventre et à la tête alors que je frappe durement le coin des parois au croisement des couloirs. Je serre les dents et je secoue la tête. Le cul par terre, la tête contre le mur tandis que du sang me coule sur les yeux, j'observe une seconde le carnage avec un sourire satisfait en me relevant, tant bien que mal, jurant entre mes dents :
- Et encore, vous m'avez jamais vu dans un mauvais jour, les Koochoos..., dis-je comme si j'avais toujours cru que j'allais survivre à c'que je venais de faire.

Mais pas l'temps de bavasser. Eux aussi étaient en train de s'relever. Et ils sont encore nombreux. Le Chaos ambiant et les prisonniers qui couraient partout avant de tomber comme des mouches me filaient peut-être quelques secondes, mais y avait aussi de bonnes chances que j'y passe en essayant de fuir, vu mon état. En fait, n'importe qui dans mon état serait probablement mort.

Mais je suis Hel Khool. Et comme je l'ai déjà dit : j'sais encaisser comme personne. Quant à savoir si ça allait suffire...

Je secoue la tête en me relevant. Les tirs de couvertures se transforment en tirs plus précis. Bouges, Hel, bouges !. Jet d'adrénaline. Mes bottes de combat s'activent toutes seules, et je saute juste à temps dans un roulé-boulé qui me met à couvert. Cinq secondes. Je dois malgré tout les couvrir. Du sang encore dans les yeux je me dirige vers ma porte de sortie lentement en marche arrière, profitant de l'effet de surprise de cette non-fuite pour les allumer lorsqu'ils débarquent.

Un tir à l'épaule me fait tituber. Quatre de moins. Il n'en reste plus qu'une infinité et ce sera bon. Dans un état un peu second, je me dis que je vais y rester cette fois. Mais la rage me remonte quand je pense à Soldarr. Il méritait mieux que de mourir tué bêtement dans un échange de tir. Et malgré tout, je l'aimais bien cet abruti.

Mon E-11 donne tout ce qu'il a dans un tir au spookamas à la précision diabolique. Je ne réalise même pas les mains qui me sortent, ni la voix de Vecn :
- Barres toi, Hel, ils vont payer...

Je réalise pas pourquoi il dit ça. Je comprends qu'au dernier moment, alors que je passe le trou pour retrouver les autres. Il devait lui rester du rab d'explosif, ou alors  il était plus malin que je l'imaginais. Du gel, bien plus instable comme ça, et deux détonateurs fixés dessus. Rudimentaire, mais efficace.

Je suis totalement sonnée. Alors je n'vois pas la suite. Le tirs échangés. Ils m'ont attendu. Pourquoi il m'ont attendus ?

Je vois Vecn partir vers le trou tandis qu'on part dans l'autre direction sur une corniche vers ce qui ressemble à un réseau de tunnels seulement éclairés par la lave à des centaines de mètres en contrebas.

Je secoue la tête, encore groggy. Fierfek, Vecn, qu'est-ce que tu fous...Bouges, abruti...Mais bordel, où tu vas ?!, me dis-je en croyant l'avoir dit à voix haute alors que Lisanni me tire vers les tunnels sous-terrains.

Alors qu'il arrive devant le trou qu'il a créé quelques minutes plus tôt, je le vois descendre trois, puis quatre, puis cinq soldats. Image au ralenti de son sourire triste. Clin d'oeil lointain avant qu'il n'appuie sur le détonateur.

*BOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOMMMMMMMMMMMM*

La déflagration est encore plus assourdissante que la première. Des gravas rocheux tombe de toute la paroi, ensevelissant le groupe qui tentait d'entrer, avec ce qu'il restait du mur de la prison, dernier exploit d'un maestro des explosifs à la mémoire de son frère guerrier tombé au combat.

Une lassitude me saisit. A moins que ce soit l'inconscience qui m'appelle. Voile rouge. Voile noir...Mais je ne tombe pas. Je ne peux pas tomber. Je suis pas câblée comme ça. Je suis une survivante. Mon oeil droit pleure toujours, mais je me remets droite, saisit mon E11, lâche Lisanni, secoue mes cornes de chrome et avance pour rejoindre le reste du groupe après un dernier regard à mes plus récents fantômes en date.

Ensuite je me ressaisis, et fais le compte. Sûrement un trauma crânien, des côtes cassées, un bout d'acier dans le bide, une blessure légère de blaster à la même épaule qui s'est démise, du sang dans les yeux et des acouphènes. Bref, rien de grave. J'avais survécu à pire que ça, même si j'avoue j'en mène pas large non plus. Mais je serre les dents en accélèrant la cadence et finit par rejoindre Zol, qui a la mine aussi sombre qu'on peut l'imaginer alors qu'il transporte Dredd avec l'aide de l'humain noir :
- Dis moi qu't'as un plan, Zol...

Zol tourne la tête et me jette un regard sombre et grave que je ne lui avait jamais connu :
- On survit. Et on trouve une issue à ce cauchemar. Ou on crève tous comme des wermos en essayant...

Shayn se tourne alors vers Zol :
- Eh ben, sympa vot' sauvetage. Maintenant au moins j'suis sûr que c'est bien Jax qui vous envoie...

Dredd tousse, puis montre de sa main encore valide un chemin qui serpente vers le haut :
- En remontant par là on devrait atteindre une des plateformes de décoll...Kopf-kopf.... Rideau, le vieux mercenaire est tombé dans les pommes. Shayn le tire sous le regard interloqué de Zol, qui observe le colosse noir prendre Dredd sur son épaule en esquissant un sourire :
- J'ai traîné mon coéqu' comme ça des heures quand il était trop bourré pour bouger. Ca fait les bras, finit-il avec une pointe d'humour que je reconnais en écho à Jax.
Son regard noir se raffermit, et il nous regarde avec amertume :
- J'suis désolé pour vos amis. Ils méritaient pas ça. Et moi non plus. J'vous dois la vie. J'oublierai pas. Puis son regard se fait plus déterminé malgré le traitement qu'il avait sûrement lui aussi reçu dans une des prisons à la réputation des plus vicieuses de cette galaxie : Faut avancer. J'pense que l'tonton a raison. Là haut ça doit rejoindre les plateformes, on pourra p'tet chourer un transport, j'imagine que l'votre a dû s'faire claquer au sol. Mais faites gaffe, personne s'est jamais échappé d'ici vivant y paraît. On est p'tet pas au bout d'nos surprises, même si j'aime beaucoup votre style, j'avoue. Les grottes, fallait y penser. Vous êtes des malins...

- Pas encore assez, on dirait bien..., dit Zol sur un ton glacial tout en avançant en tête du groupe maintenant réduit de moitié, en continuant à parcourir une corniche à peine plus large que deux wookies, pour une destination dont ils ne connaissaient rien et avec des chances de survies qui commençaient à apparaître à tout le monde, même à moi, de plus en plus minces.

Alors qu'on continue à s'enfoncer dans le labyrinthe des ténèbres, je commence vraiment à me dire que j'aurais dû profiter un peu plus de mon Héros et amant. Parce que cette fois, ça sent vraiment la fin du voyage...